L’ubérisation, un modèle économique aliénant

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Tout le monde connaît UBER, cette plateforme qui a ruiné la vie des taxis dans le monde entier et dont le nom est devenu le symbole de la mondialisation. On parle alors de « l’Ubérisation » de la société. Uber est une plateforme Internet associée à une application mobile permettant de mettre en relation des chauffeurs non-salariés désireux de servir de taxi à des demandeurs. L’utilisateur paye la plateforme qui fixe le prix et garde 20% du prix payé. La société créée en 2009 à San Francisco et qui sévit dans plus de 300 villes du Monde, est valorisée à plus de 50 milliards de dollars.

Le modèle des grandes plateformes  de mise en relation                                           

Pour faire face à des concurrents qui ont mis en place le même modèle de développement, les prix fixés par la plateforme baissent au fur et à mesure du temps. Ces chauffeurs qui pensaient donc avoir trouvé un métier pérenne. Mais ils sont devenus des esclaves modernes travaillant de plus en plus pour gagner de moins en moins. Ils perçoivent parfois même bien moins que le SMIC comme l’atteste les enquêtes sur ce sujet. Ils sont passés du statut de travailleur indépendant à celui d’esclave endetté, obligé de travailler sans compter sous peine de faillite.


Au vu de l’enrichissement de cette entreprise, l’Ubérisation est devenu un modèle de développement pour les financiers en mal de placements notamment dans le secteur du bâtiment. L’objectif est de canaliser la demande pour récupérer un pourcentage non négligeable du chiffre d’affaire réalisé par des pans entiers de l’économie. Les gens qui travaillent pour ces plateformes ne sont pas salariés. Ils sont chauffeurs, plombiers, serruriers, électriciens, travailleurs indépendants ou auto-entrepreneurs, et ces plateformes n’ont dans les faits ni véhicules, ni matériels, ni outillage, ni intervenants ! Mais elles empochent pourtant a minima 20% de commissions sur les interventions effectuées, tout en concurrençant de manière déloyale les entreprises artisanales.

Cerise sur le gâteau pour les métiers du bâtiment, ils sont responsables des travaux effectués chez les clients et assurent un service après-vente, parfois imposé.

L’Ubérisation des métiers du bâtiment 

Dans le secteur du bâtiment, les plateformes de mises en relation de type « Uber » sont de plus en plus nombreuses. Elles bénéficient d’investissements lourds et les médias ne cessent de leur faire de la publicité. En effet, elles appartiennent aux mêmes actionnaires, banques, assurances, et groupes de BTP !

En ce qui concerne plus spécifiquement la serrurerie, ces plateformes prospèrent grâce à la promesse de vous faire éviter les arnaques au dépannage. Est-ce vraiment dans l’intérêt du client final et en sort-il gagnant ? C’est ce que raconte le mythe !


A court terme, on pourrait le penser. En effet, les prix fixés par les plateformes sont dans la fourchette basse du marché pour attirer les demandeurs. Cependant, les plateformes se concurrencent entre elles ! Les prix ne cessent donc d’être revu à la baisse pour maintenir captifs les clients finaux. Avec le temps, les produits utilisés par les professionnels perdront en qualité pour suivre la baisse des grilles tarifaires. Et ce ne seront plus des professionnels aguerris qui feront les travaux, vous conseilleront, et apporteront leur savoir. Mais des techniciens interchangeables, conditionné pour faire le minimum, car contraints de travailler à des tarifs exceptionnellement bas.

Les entreprises artisanales, réputées pour leur savoir-faire, leurs conseils, leur fiabilité, sont déjà durement touchées. Ces artisans qui vivaient normalement de leur travail, prenaient des risques, et embauchaient des apprentis, risquent de s’écrouler. Ils fermeront leurs portes les uns après les autres ou deviendront des sous-traitants de ces plateformes. Ces serruriers étaient déjà victimes des arnaqueurs qui leur font mauvaise presse. Les voici maintenant en concurrence contre des plateformes de mise en relation détenues par des grands groupes ! Des milliers d’artisans sérieux se paupériseront autant qu’une poignée d’investisseurs s’enrichira de façon éhontée.

Les artisans ont donc intérêt à agir pour remédier à cette situation en :

–  Regroupant les professionnels sérieux dans des réseaux puissants sur Internet, et en mutualiser les efforts de communication.

– Communiquer vers les consommateurs pour qu’ils ne participent pas à ce hold-up ;

– Alerter les pouvoirs publics pour qu’ils taxent lourdement ces sociétés !

Les pouvoirs publics ont d’ailleurs décidés d’intervenir. Il est ainsi possible depuis 2019 de voir des changements s’opérer en matière de Loi et de jurisprudence.